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L’évolution est un dogme

  • La théorie de l'évolution, pour diverses raisons non scientifiques, a obtenu le statut de dogme. On ne peut exprimer des doutes à la théorie, en soulevant des contres-exemples, sans être traité d’hérétique1).
  • la théorie de l’évolution ne peut être remis en cause
  • Aucune preuve contre l’évolution ne serait étudiée par les scientifiques
  • Les scientifiques créationnistes sont ignorés.

Réponse courte

Comme toute théorie scientifique, la théorie de l’évolution n’explique et (n’expliquera sans doute jamais) tous les phénomènes. Mais à chaque découverte qui ne correspond pas au postulat actuel, elle est modifiée pour en tenir compte. Toutes les découvertes de la biologie depuis 200 ans n’ont jamais contredite l’idée principale (et qui gène les créationnistes) que les espèces vivantes sont toutes apparentées.

Réponse détaillée

1) L'évolution est loin d'être sacro-sainte ou dogmatique. Depuis que Darwin en a formulé la proposition initiale, plusieurs aspects importants ont été révisés, en raison de nouvelles découvertes :

Tous ces éléments montrent que la théorie de l’évolution peut (et a souvent) été remise en question. Mais la vérité que les créationnistes refusent, c’est que toutes les découvertes en biologie depuis Darwin (et même avant lui) n’ont jamais contredite l’idée principale que les espèces vivantes sont toutes apparentées.


2) La théorie de l’évolution fait l'objet de nombreuses expérimentations9), dont certaines ont montré qu'une correction est nécessaire. Corriger une théorie scientifique renforce la théorie (corrigée). Les tests et les corrections (depuis plus de 160 ans, rappelons-le) expliquent la forte confiance en l’évolution qu’ont les scientifiques aujourd'hui. Si l'évolution était dogmatique, elle ne serait ni testée ni révisée.


3. Certains critiques de l'évolution sont traités comme des « parias » non pas parce qu'ils critiquent l'évolution, mais parce qu'ils ne savent pas de quoi ils parlent. Answers in Genesis (AIG) reconnaît le problème des créationnistes peu convainquant, faisant plus de tort que de bien à la réputation des créationnistes10). Par exemple, il est courant de voir des créationnistes exiger comme fossiles de transition, des formes qui iraient en fait à l’encontre de la théorie de l’évolution, comme des animaux à demi-ailes ou à demi-nageoire. De même, pour les arguments de la seconde loi de la thermodynamique, ou de la complexité irréductible, etc…. La liste des mauvais arguments d'AIG effleure à peine la surface.


4. Même si des cas de « scientifiques » créationnistes existent, ils n’ont aucune influence sur les débats en biologie car ils présentent aucune preuve (en général, ils se contentent d’affirmer qu’un phénomène est impossible, sans dire pourquoi) (ex de l’abiogénèse). Et n’ont aucune théorie scientifique à présenter. Les vrais « infidèles » de l'évolution , tels que Barbara McClintock, Stanley Prusiner, sont acclamés.


5. L'accusation de dogmatisme est presque amusant quand on connait en réalité le milieu scientifique, en particulier la biologie : les discussions sur la classification des espèces ou l'ajout de Domaine montrent que les biologistes n’hésitent pas revoir entièrement leurs modèles, même des concepts acceptés depuis plusieurs siècles.


6. Les travaux créationnistes utilisent souvent des documents scientifiques dans leurs tentatives de discréditer l'évolution (toujours déformés évidemment). Si l'évolution est « sacrée », comment les créationnistes peuvent-ils trouver si facilement des articles scientifiques à utiliser contre elle ?


6. Cet argument est contradictoire avec d'autres arguments créationnistes tels que :


7. Cet argument est contredit par les découvertes quotidiennes qui sont présentées (exagérément) comme bouleversant la théorie de l'évolution. Ceux-ci montrent bien qu'une nouvelle -réellement- révolutionnaire serait largement relayée.

Erreur de l’argument

Voir aussi

Pages connexes

Références

3)
Margulis, Lynn. 1981. Symbiosis in Cell Evolution, San Francisco: W. H. Freeman & Co
4)
Dérive génétique, evolution-biologique.org/
5)
Kimura, M. 1983. The Neutral Theory of Molecular Evolution, Cambridge: Cambridge University Press.
6)
Ohta, Tomoko. 1992. The nearly neutral theory of molecular evolution. Annual Review of Ecology and Systematics 23: 263-286.
7)
Woese, Carl R. 2000. Interpreting the universal phylogenetic tree, Proceedings of the National Academy of Science USA 97(15): 8392-8396, par exemple
8)
Stephen Jay Gould, La Structure de la théorie de l'évolution, Éditions Gallimard, 2006, pages 1427-1430